Formation professionnelle : faut-il revoir nos priorités ?
À l’heure où le monde professionnel devient de plus en plus exigeant et concurrentiel, la question de l’adéquation entre la formation des jeunes et les besoins réels du marché suisse s’impose. De nombreuses entreprises peinent à recruter une main-d’œuvre qualifiée et se voient contraintes de chercher à l’étranger. Ce constat soulève une interrogation centrale : notre système de formation ne pousse-t-il pas excessivement les jeunes vers des filières académiques, au détriment des formations techniques et des apprentissages ?
Il apparaît en effet que les apprentissages sont encore trop souvent perçus comme un second choix, tant par les parents que par la société et les services d’orientation. Les élèves les plus performants sont généralement dirigés vers des études supérieures, ce qui entraîne un appauvrissement du niveau général des apprentis. Il devient urgent de revaloriser l’image de l’apprentissage, tant pour les jeunes que pour les familles. Le discours du service d’orientation scolaire mérite-t-il d’être revu ?
Retour sur la table ronde
Ces problématiques ont été abordées lors d’une table ronde réunissant Monika Maire-Hefti, conseillère d’État et cheffe du Département de l’éducation et de la famille, Raymond Stauffer, président du CAAJ, ainsi que Christoph Leuenberger, responsable d’exploitation chez Flückiger Électricité.
Le débat a mis en lumière le besoin d’une meilleure collaboration entre le système éducatif et les entreprises, ainsi qu’une communication renforcée sur la valeur des filières professionnelles. Les intervenants ont souligné l’importance de changer les mentalités pour que l’apprentissage soit vu non comme un plan B, mais comme une voie d’excellence menant à des carrières solides et valorisantes. Des pistes concrètes ont été évoquées, notamment une sensibilisation accrue des parents, une réforme des discours d’orientation, et une plus grande visibilité des réussites issues des filières techniques.